Janvier 2010, à bord du pétrolier OLYMPIA, chargé d'un produit lourd type
> crude-oil TROLL.
> Ce pétrole chargé à Mongstad en Norvege servira de Fuel de chauffage au
> Canadien pour l'hiver.
>
> Les conditions de navigation ont beaucoup changé depuis l'embarquement
> dernier dans les eaux chaudes de l'Ocean Indien. L'eau varie de +5° à -2°,
> la mer est formée, le vent atteind les 40 noeuds établis. Il a été décidé
> de passer par la manche plutot que par le nord de l'Ecosse, à cause du
> mauvais temps, habituel à cette saison.
> Le voyage va durer une dizaine de jours pour atteindre Canaport, un port de
> la cote sud-est du Canada. Pendant ce voyage, le navire a souffert du
> mauvais temps comme l'equipage d'ailleurs.
>
> A force d'embarquer des paquets de mer sur l'avant et meme parfois de
> plonger litteralement dans les vagues, certains equipements disposés sur le
> pont ont été endomagés. Sur l'avant du navire on trouve un local, sorte de
> remise, dans les formes de la coque avant du navire. La trappe de ce local
> donc, a été arrachée pendant une nuit, et l'eau a pénétré. Des alarmes de
> voies d'eau nous ont avertis, mais les conditions de la mer ne nous
> permettait pas de s'y rendre pour inspecter et tenter quelque chose. Ce n'est
> que le lendemain matin, que nous avons découvert l'ampleur des degats. 1
> mètre d'eau, des equipements électriques completements noyés, du materiel en
> tout genre flottant partout. Nous avons mis deux jours à pomper l'eau par
> dessus bord, et à remettre l'ensemble du local dans des conditions
> acceptables.
> Nous avons souder de l'acier pour tenter de colmater les déchirures subies
> par les toles. Ensuite le temps c'est un peu calmé mais c'est le froid qui a
> commencé à poser des problemes. Sans parler de la glace qui couvrait
> l'ensemble du pont et qui rendais difficile tout travail à l'exterieur, les
> mats et les apparaux d'accostage et de mouillage étaient également gelés;
> éléments indispensables pour effectuer un chargement ou déchargement au
> port. Il nous aura fallu une nuit de travail avec tout l'equipage pour
> casser la glace et permettre au navire de commencer à décharger sa cargaison
> le lendemain matin à Canaport.
>
> Le navire enfin déchargé, c'est a dire rempli d'eau de mer dans les ballasts
> propres car le navire est double coque, nous prenons la direction, à la
> satisfaction de tous, de l'Afrique. Le premier arret sera Abidjan pour faire
> nettoyer la coque à l'aide de plongeur et de robots, puis nous prendrons la
> direction du Nigeria ou de l'Angola pour charger un produit destiné à la
> Chine.
> Lorsque un pétrolier est sur ballast, le centre de gravité du navire est
> surelevé et la surface de la coque au dessus de la ligne de flottaison est
> plus importante, ce qui provoque des reactions plus vives face a la houle et
> au vent. Donc depuis notre départ le navire roule énormément à cause d'une
> longue houle venant du nord.
> Le navire prends régulièrement des angles de 15° à 20° et parfois un peu
> plus, ce qui a des effets désastreux sur la vie courante à bord. Dans ma
> cabine par exemple, mes affaires personelles sont dans ma valise, saisie par
> des cordages, tout comme la table, le bureau et les fauteuils. Meme manger,
> boire, prendre une douche ou voire meme marcher deviens plus difficile. Pour
> tenir le coup la nuit, il faut arriver à dormir 5 à 10 minutes d'un coup
> avant d'etre reveillé à nouveau, ce qui correspond à l'intervalle entre deux
> phases de houles critiques. Donc la fatigue s'accumule mais il faut bien
> travailler, donc dans des moments comme ça, la vie à bord est toujours un
> peu au ralenti.
>
> Vivement l'Océan Indien avec son eau à 28° et sa brise légère.
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dimanche 28 février 2010
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